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Monday, 19 August 2019

SESSENNE, MON GRAND FRERE

J’ai réussi brillamment mes études supérieures. Mais je n’ai jamais embrassé la carrière correspondante. Un mois après la fin effective de mes années universitaires, j’ai été embauchée pour un poste de coordinateur de projet de développement. J’avais à gérer tous les volets, notamment administratif, technique, et relationnel. Au terme du contrat, je peux dire être suffisamment rodée, apte à occuper le poste de premier ministre ! Quatre années tout de même, tout un mandat. Et je suis connue pour ma grande faculté d’adaptation, à toutes les situations.

Et voilà que je me suis engagée dans une grande entreprise en zone franche, pour être en charge du personnel, à l’époque. Ressources humaines, par la suite, euphémisme oblige. J’avais réellement besoin d’appui pour le côté prévoyance sociale. Et un soir de juillet, je suis partie à la recherche de la maison de Séssenne. Pas facile, en plein Ankadikely Ilafy.

Séssenne, de son vrai nom Arsène, est mon cousin. Il est le fils d’une sœur de ma mère, Louise, laquelle est également ma marraine. Pendant des années, Louise m’envoie des cadeaux à chaque anniversaire. Elle a toujours habité loin de chez nous, et me fait parvenir mes gâteries, via la Poste, ou via Séssenne, émissaire. Un jour, Séssenne est venu m’apporter un petit sac à main blanc. De la cour où elle jouait, ma petite sœur crie : « viens ! Y a ton grand frère Séssenne ! ». Je me rappelle tous ces moments.

Alors, ce soir-là, je me suis rendue chez Séssenne pour m’informer sur ce que je dois faire avec la CNaPS (caisse nationale de prévoyance sociale). Puisqu’il travaillait là-bas. Et il se trouve que son épouse, Dezy, y travaillait également, et c’est elle qui m’a littéralement donné un cours sur les déclarations sociales, les prestations de la CNaPS, avec des documents et imprimés en support. Je signale que c’était la première fois où j’ai rencontré Dezy, mais tout allait bien, très bien. Par la suite, j’étais très confiante dans l’exercice de toutes mes professions, aussi bien en tant qu’employeur qu’employée.

Le lendemain de l’Assomption 2019, j’apprends le décès de Séssenne. J’étais à des kilomètres du lieu des obsèques. J’ai réussi à assister à l’enterrement, toute fatiguée d’un long voyage. J’ai pu voir son visage pour la dernière fois, serein. Au même lieu où je suis venue un soir pour mes nécessités professionnelles. Une chanson de D-Lain passe en boucle, une chanson parlant de mort, d’adieu, d’au revoir.

Lundi 19 août 2019, j’ai accompagné Séssenne à sa dernière demeure, à Tsarafara Mahabo, Mahitsy, où il rejoint Dezy, partie 19 ans auparavant …

Il faudrait des années supplémentaires pour essayer d’estomper les souvenirs. Juste estomper, rien ne s’efface.

16:00 Posted by Rondro H RAKOTOBE | Tags: masihelison | Comments (0) |  Facebook | | | |