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Thursday, 09 January 2020

TRANSPLANTATIONS D'ORGANES

J’écris en 2020 et ce que j’écris n’engage que moi. Il ne s’agit pas de questions que je me pose, mais de déductions d’un long cheminement dans le vécu, l’observation et la documentation.

Le XXIe siècle a bel et bien atteint sa vitesse de croisière. Mais mon peuple est resté dans un état de chavirement indescriptible, perdu entre le grand retard inhérent à son statut d’insulaire, et le grand vouloir de faire un pas de géant pour s’aligner aux gens dits « développés ». L’on est tiraillé entre l’état d’indigène et la soudaine situation de décolonisé. En fait, tout n’est qu’illusion : culture malgache, indépendance, unité nationale. C’est la nation même qui reste (encore) à définir. On a beau être fiers d’une sagesse ancestrale virtuelle, mais un jugement impartial va relever tant et tant d’anomalies, pour éviter le terme barbarie. Tout compte fait, les valeurs culturelles dont on se vante se résument en un seul mot : « hypocrisie ». Mon peuple est spécialiste de la façade. C’est d’ailleurs attesté par les proverbes et dictons anciens. « Vidian-kaja, vidiam-boninahitra » : on déploie tout pour ne pas perdre la face. Le fameux concept « fihavanana » est intelligemment (machiavéliquement) utilisé pour manipuler. Et ça marche. Le « tody » (en quelque sorte boomerang), brandi pour prévenir toutes intentions qui porteraient préjudices à ses propres intérêts, en revanche, ne marche plus !

J’écris puisque j’ai appris à la radio que le gouvernement planche sur la légalisation des transplantations d’organes à Madagascar. Et ça craint !

Ça craint dans un pays où la cupidité est reine. On ne recule devant rien si c’est pour du pognon. La corruption atteint toutes les souches et toutes les couches. Il est révolu le temps où le canapé suffisait pour décrocher quelque chose. Le canapé resterait un bonus, il faut payer cash, avant de consommer et même des redevances sont à prévoir. La notion de l’argent-n-a-pas-d-odeur a également fait son temps. Il faut « paraître » à tout « prix ». Il faut rester « en vie » à tout « prix ». Même s’il faut vendre son âme ou l’âme de son voisin, et « plus, si affinité ». Caïn et Judas Iscariote n’ont jamais été morts !!!

Ça craint chez un peuple qui utilise à tort et à travers les moyens de communication à sa portée. Notez Facebook qui résume "réseau social" pour le malgache. On parle d'internet à part, et de Facebook de l'autre côté!!

Ça craint là où toutes « propositions » sont interprétées au degré que l’on veut ou que l’on comprend, c’est selon. Le hic, c’est qu’il n’y a pas de critères culturels, religieux, sociaux, économiques, ou autres.

Ça craint surtout dans un État où il n’y a plus d’indicateurs pour mesurer le niveau intellectuel, éducatif ou instructif, individuel ou collectif. La capacité de discernement laisse vraiment à désirer, presque à tous les niveaux. On n’arrive plus à distinguer si on ne peut pas, ou on ne veut pas.

Ce qui est clair, c’est : tout est sélectif. On fait abstraction de ce qui dérange.

Ce même peuple réagirait différemment, face à la légalisation de certaines pratiques délicates :

  • Tendances sexuelles
  • Avortement
  • Union libre
  • Mariage pour tous
  • Œcuménisme
  • Transplantation d’organes
  • Euthanasie

 

Un bon sujet de mémoire !

Flippant à mon sens.

 

greffe d'organe, loi, madagascar,

A noter que je suis donneur de sang bénévole depuis mon jeune âge. Mais je ne serai, ni donneur, ni receveur d’organes. Bioéthique personnelle, détachée de tous préceptes.

00:00 Posted by Rondro H RAKOTOBE | Tags: greffe d'organe, loi, madagascar | Comments (0) |  Facebook | | | |

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