DANSE AVEC LES MPAMOSAVY

A peine sociable, je risque de devenir complètement asocial à cause de ce fichu moyen de communication!

L'avènement des nouveaux maîtres de l'Humanité m'a confortée dans mon individualisme en me conférant un large champ d'indépendance. Loin de tout et de tous, par choix et par non-choix à la fois, je reste connectée à une partie de la réalité et à une partie de la vie grâce au www. Mon petit monde est là. Personnel, familial et professionnel.

Mais voilà que le dicton tient toujours : "on n'est mieux servi que par soi-même". La Toile trahit. Infidèle. Faillible. Surtout lorsque tous les ovidés de Panurge s'y ruent au même instant, comme si le fuseau horaire n'est rien. Je ne peux alors communiquer en temps réel et à une vitesse avoisinant la normale, qu'à la tranche horaire des mpamosavy, soit entre 19 et 00h GMT.

Pour votre info, les mpamosavy dont ces noctambules, appelés sorciers. Des gens animés par des forces bizarres, qui sortent la nuit, nus dit-on, enduits de graisse ou d'huile, dansant sur les tombes, errant dans les cimetières, pouvant faire l'aller-retour Tana-Tamatave en deux heures (!). L'histoire du balai n'est pas du tout connue chez nous. Heure des mpamosavy, puisque dans mon pays, la nature fait office d'horloge : au premier chant du coq, à la sortie du veau, à la préparation du repas du soir, quand tout le village est au lit ...

Si je veux rester dans le cercle, il faut que j'adopte l'horaire des sorciers : entre mivoaka (sortie) mpamosavy et mody (rentrée) mpamosavy où il n'y a pas de cyberbouchons!

Sinon, revenons au "traditionnel" SMS s'il y a urgence, mes loulous.